Régionales 2010 Europe Ecologie et des questions

* Combien la Droite peut elle prendre de région ?
Notre principal risque électoral n’est pas tant l’incertitude sur nos résultats, mais l’état du PS qui ne semble pas en voie de retrouver une image positive d’ici 8 mois. Et c’est cette carence qui peut faire perdre des régions à la gauche et aux écologistes quelque soit notre propre score

* Peut on être optimiste ?
En 2004 alors que les électeurs étaient encore sous le coup du 21 avril 2002 et que l’Ile de France ne pouvait servir de moteur les 8 listes verts ont passé les 5% partout, frisé les 10% en Bretagne et les a dépassé en Rhone Alpes?
Et cela alors que la participation était très important et que le “vote utile” était plus présent dans les esprits
L’optimiste est elle qu’on peut imaginer faire bien entendu mieux qu’en 2004 dans ces 8 régions, mais aussi autant (voir mieux ?) qu’aux européennes…
Si on prend les régions où nous étions parti en autonome ( 2004 ; 2009 ):
Auvergne (5,61 ; 13,44)
Bretagne (9,70 ; 17,95)
Champagne Ardenne (7,51 ; 11,80)
Limousin (6,02 ; 12,35)
Midi Pyrénée (8 ; 16,42)
Nord Pas de Calais (6,28 ; 11,12)
Basse Normandie  ( 8,37 ; 14,81)
Rhone Alpes (10,09 ; 19,61)

* Des projets et des combats

Il sera important de mettre en débats les projets et non venir se compter
Les combats (autoroute, aéroport, pollution diver…) locaux seront bie entendu très important mais comme rappel  “Voie Militante” : cela ne sera pas suffisant loin de là :

Les textes d’André Gattolin et surtout de Laurence Guého et de Frédéric Neyrat mettent en exergue l’absence d’un imaginaire collectif, commun… d’un “Grand Objet“. Autrement dit, le drame de l’écologie politique en France serait lié à son incapacité à s’instituer ou bien de s’instituer dans des luttes “marginales”insignifiantes au sens où pouvait l’entendre Castoriadis. Autrement dit, il y aurait un vrai risque politique, dans la perspective des élections régionales de mars 2010, à mettre en avant – et à titre exclusif  – des combats symboliques, aussi justes soient-ils, tels que l’EPR à Penly et le terminal méthanier de Saint Jouin Bruneval, dans la mesure où ils s’inscrivent dans la représentation social-historique d’une écologie politique à 1.5% des voix

A quoi peut encore servir de convaincre des convaincus sans chercher des réponses crédibles à la reconversion écologique de l’économie ?

Alors quoi ?
Etre dans les luttes, mais ne pas oublier de donner une vision globale et politique pour mettre en place des alternatives :
lutter localement, agir “politiquement” globalement, agir “politiquement” localement, lutter “globalement”

Mais pour ce qui est “des combats” (locaux, nationaux comme internationaux avec Copenhague) comme pour le projet/les idées/le programme, j’y reviendrai prochainement…

La Taxe Carbone : sujet des régionales ?
On connait d’avance l’inefficacité de l’UMP à mettre une “taxe carbone” correct , juste, solidaire et efficace…
Peut on imaginer sur un modèle proche de ce qui se fait avec la TIPP des solutions régionales ? Pour mettre en route (et présenter) nos alternatives

La taxe carbone ne doit pas être un instrument de prélèvement de plus mais bien un outil fiscal pour enfin investir massivement notamment dans les transports en commun (et dans tout investissement à faire pour créer des alternatives…)

* Les rapport avec les gauches :

Les Ecologistes moteur de la gauche ? : sont capables de rassembler, souder (…) autour de leurs idées
mais au delà de la gauche peut on parler d’un rassemblement plus large, au delà des étiquettes (sans pour autant tomber dans le Ni gauche Ni Droite, et en restant constant “contre la droite) : un rassemblement qui serait tout simplement celui des citoyens

> le PS :
– a une histoire, des réseaux, … : que nous n’avons pas (pas encore ?) et qu’il ne faut pas ignorer…
– peut encore avoir des scores supérieurs ou égaux aux ecolos
– n’arrive plus à rassembler autour de lui : le PS n’est plus en état de réunir la gauche autour de lui comme en témoigne la fin de non-recevoir de tous les partis destinataires de la lettre de Martine Aubry

Il faut alors certainement Revendiquer le « Leadership » , le rassemblement “autour de soit” en ayant l’humilité de ne pas forcément être le 1er parti à gauche
Ce n’est pas forcément celui qui arrive “en tête” qui est en capacité de rassembler ensuite, mais bien celui qui a le projet et les méthodes, qui rassembleront au second tour à la fois les partis, les composantes politiques, et les votes des citoyens autour d’un projet commun : Europe Ecologie doit en être capable au moment où le Parti Socialiste en semble bien incapable

* Mais que cela soit du côté Socialiste que du côté « gauches marxistes » , la question pourrait alors devenir : pourquoi se rassembler (avec eux… enfin derrière eux : chose qui devient « impensable » à présent ?) (Maison Commune, coalition Arc En Ciel, union de la gauche de la gauche…) ,
alors qu’eux même n’arrivent pas à se rassembler ?
Et je pourrai allé alors dans une boutade : l’autre gauche veut de nous, le PS veut de nous, le Modem veut de nous… (mais entre vous vous voulez pas de vous) . J’ai une solution toute trouvée : rejoignez nous tous 😉 , puisqu’il y a des « autres gauches » , « PS » , « Modem », qui nous considèrent comme « proches » (et qui veulent de nous)  , je propose que tout le monde se rassemble « avec nous » : Europe Ecologie c’est ce qu’on a commencé à faire 😉

Rapports avec les autres mouvements :
Parti de Gauche : ou comment marrier le feu et la glace ?
Entre “république sociale” “souverairisme” mal placé et concepts souvent proche du MRC d’un côté
et volonté d’aller vers de l’éco socialisme (avec participation de Utopia, Paul Ariès, Martine Billard…)
Rappelons en effet que parmi les “fondateurs” du PG on retrouve l’ex MARS mouvement issu d’une “scission” au sein du MRC de Chevènement…

Mais on retrouve aussi volonté d’unir la gauche du PS du NPA au MRC ce qui pour bien des aspects peut paraitre bien saugrenue et mission impossible : son existence et sa volonté d’union de la gauche de la gauche fait directement concurrence à un NPA qui aurait pu pourtant profiter de la notoriété de Besancenot (mais qui devient le vilain canard qui ne veut pas d’union…)

Son existence peut également amener le PCF à se refonder (y compris par “fusion” avec le PG ?)
Contrairement au PCF qui a été en allliance avec le PS dans de nombreuses régions, ce qui pourrait amener à renouveler ces alliances , le PG est finalement issu d’une “dissidence” volontaire vis à vis du PS
Alors que “proche du PS” le PG pourrait alors se retrouver dans des alliances PG NPA alors que le PCF parfois rejoindrait la liste autour du PS ? Situation alors bien inédite , mais le PCF comme le NPA pourraient alors lui reprocher une “manoeuvre”

PCF
était parti en autonome en 2004 dans autant de régions que les Verts :  alsace (pcf prg mrc 3,7 ) , aquitaine (4,3) , auvergne (9,2) , corse (6,6) ; franche comte (pcf prg mrc 4,2) , idf (pcf agr 7,2) ; npdc (10,7) ; picardie (10,8) ;
il faut mettre en parallèle les résultats de chacun aux européennes afin de comprendre qu’un “axe” de “second tour” “Europe Ecologie “gauche de gauche”” fait sans aucun soucis “mieux” que le PS dans des régions où la gauche “communiste” est encore “importante” (en alliance improbable avec le NPA ou pas…)
et qu’il faut alors imaginer les majorités autrement notamment en terme d’alliances de partis non hégémoniques les uns vis à vis des autres (cette même reflexion peut évidemment exister pour les fans du Modem 😉 mais bon… Nous retrouvons autant de bonnes raisons de s’allier (ou de ne pas s’allier) d’un côté comme de l’autre (à voir au cas par cas régionalement évidemment)

Ce qui comptera se sera les bilans et les projets de chacun étant donné, ne l’oublions quand même pas, que pour le Modem nombre d’élus sortants et “futurs candidats” étaient quand même alliés à l’UMP en 2004…)
(cette reflexion sur les bilans s’appliquent autant aux “votes” et “attitudes” du PCF avec lesquel nous avons été, ou non, dans des majorités régionales…)
rappel scores européennes  :
Picardie : PS 16,41 ; FdG 6,01 ; NPA 6,16 ; EE 10,83
NPDC : PS 20,29 ; FdG 8,38 ; NPA 5,54 ; EE 11,12
Auvergne : PS 18,77 ; FdG 8,53 ; NPA 5,91 ; EE 13,44
IDF : PS 13,58 ; FdG 6,32 ; NPA 3,48 ; EE 20,86

NPA
que dire ? Mis à part qu’il refuse à “gouverner” avec le PS et en fait un “slogan” , prétextant que ses élus resteront “libres” (alors que dans de nombreux cas, malgré “solidarité de majorité”, les élus participants à une majorité sont « libres », les verts comme d’autres ne se gènent pas pour utiliser cette possibilité…)

Mais en cas d’alliance PG NPA (+ PCF ?) , et de “négociations” de second tour la participation à des majorités pourrait faire débat au NPA
Et quand est il alors de nos rapports ? Sachant que nous participons souvent à des combats communs mais que nous avons pu partager des listes ? (Montpellier au 2nd tour) Ou même depuis les élections municipales des groupes techniques communs parfois ?

Dans tout les cas (et même en incluant certaines listes Modem ? Et des listes “citoyennes”, alternatives ou d’autres dont je n’ai pas parlé)
il devient de plus en plus probable que “Europe Ecologie” soit en capacité de réunir des majorités, bien plus que ne l’est aujourd’hui le Parti Socialiste en tout cas, et d’une manière moins hégémonique où il faudrait alors imaginer ensemble une “union dans la diversité” respectueuse des diversités des composantes de la majorité…
Chose dont nous avons à présent une sérieuse expérience en terme de rassemblement de l’écologie…
A mon sens, nous… et nos éventuels partenaires de second tour… avons tout interet à imaginer ce genre de majorités où l’écologie serait au “centre” d’une coalition mais respectueuse et non hégémonique vis à vis de ses partenaires

De l’importance du Projet et des débats :
On ne rassemblera pas en se prétendant le plus fort mais en mettant en débat nos projets et en se montrant en capacité de rassembler dans le respect des diversités
But du jeu : meilleur score ! mais aussi construire si possible autour de nous (même en arrivant derrière le PS ?) des majorités capables de gagner les régions
(majorités et donc projets sur lesquels chacun devra alors se « prononcer »  : moyen inévitable de mettre devant leurs responsabilités ceux qui font la « fine bouche » : du NPA au Modem en passant par le PCF-PG et le PS… )

La Fermeture éclair : 50% verts 50% Non Verts : Quid des têtes de liste ?
Si on va vers l’idéal il faudrait autant de tête de liste Vert que Non Vert
mais comment décider ? Quelle groupe régionale vert est pret à céder une tête de liste alors que nous avons une « culture » décentralisée

On peut considérer que lors des européennes des régions faisant partis des circonscriptions européennes ont eu des Verts ou des Non Verts selon les cas… Peut on imaginer “tourner” ? Tout en cherchant bien entendu quelques équilibres en considérant notamment les endroits où il y a eu 1, 2, 3 voir 4 élus…

Quelques autres éléments :
– faire émerger des non verts “locales” connu “nationalement” quand c’est possible mais surtout reconnu localement… comment « les faire sortir » du lot, les amener à « se présenter » ? à « entrer en politique » chez Europe Ecologie
– priorité pour les verts “connus” et “reconnus” localement (et nationalement ?)
– priorité côté Verts pour les “sortants connus” (bilans ? ) mais aussi et surtout peut être pour les régions où les ecolos (y compris non vert ? ) sont partis “courageusement” en autonome la dernière fois et peuvent revendiquer cette expérience

Verts en autonome en 2004 : Auvergne , Bretagne , Champagne Ardenne , Limousin , Midi Pyrénée , Nord Pas de Calais, Basse Normandie, Rhone Alpes

Autres “ecolos” s’étant présenté en 2004 (là où verts absents):
Alsace (MEI 7,4) , Bourgogne (MEI 5,2) , Franche Comte (MEI 5,6) , IDF (GE 2,5) , Languedoc (cap21 4,8) , Haute Normandie (autre ecolo ? 4,2) , PACA (MEI, Trefle, ecolos droite 2,8) ,

Nous pouvons considérer que dans bien des cas partir en “alliance avec la gauche” alors que d’autres ecologistes étaient présents a pu être une erreur stratégique (les scores des unions de la gauche montrent que le risque était peu important, même FN fort en 2004à ,
toutefois il convient aussi de prendre en compte les scores de chacun

Il faut également prendre en compte que nous commençons déjà à connaitre des régions où les verts régionaux sont tout à fait prets à céder la tête de liste à un “non vert” reconnu : Basse Normandie avec François Dufour ? D’autre cas notoire vont se dessiner au fur et à mesure que des personnalités vont réellement émerger ? Vivement les rencontres “régionales”…

Ce qui pourrait donner :

– IDF : Cécile Duflot ? Un certain consensus est en train de se créer apparement aussi bien du côté Verts que non Verts

– Régions que des Verts peuvent revendiquer en tête de liste :
Auvergne , Bretagne , Champagne Ardenne , Limousin , Midi Pyrénée , Nord Pas de Calais, Basse Normandie, Rhone Alpes

– Régions que les Verts peuvent difficilement revendiquer en tête de liste et devraient céder à un Non Vert :
cas « difficile » car bon score « autre ecolo » : Alsace , Bourgogne , Franche Comte
cas pouvant se « discuter » (mauvais score) :   Languedoc ,  Haute Normandie , PACA

– Régions à se “partager” (avec suggestion pour équilibre territoire… prenant en compte les européennes) :
Picardie (NV) , Pays de La Loire (NV ou V ) , Poitou Charente (NV ou V ) , Centre (NV) , Lorraine (V) , Corse (NV) , Aquitaine (V)

Avec cette méthode : 11 à 13 Verts ; 10 à 12 Non Vert têtes de listes régionales
Bien entendu tout cela n’est qu’arithmétique, et l’essentiel sera Projet et Candidats « marquants » (élu sortant notoire, personnalité…) mais afin de conserver un certain équilibre et consensus il convient d’y réfléchir aussi bien régionalement partout, que nationalement…
Ce ne serait pas la première fois que les Verts ne seraient pas « têtes de liste » (c’est « culturellement » envisageable) , quit à le « provoquer » parfois il convient de faire preuve d’imagination afin de facilité le consensus et l’émergence des « personnalités » : rappelons au passage qu’étant donné la nature de ces élections le « partage » sera à priori encore plus aisé « entre nous » , et d’autant plus facilité si nous arrivons à obtenir de nombreux élus…