Déchets nucléaires. L'eau de Limoges est elle polluée ?

Le dernier numéro de Pièces à conviction, diffusé mercredi soir sur France 3, s’intéressait au traitement des déchets radioactifs issus des anciennes mines d’uranium en France. Le doute sur l’eau de Limoges a été émis et depuis cela fait grand bruit… Les sources d’alimentation en eau de la ville de Limoges étant situées dans la zone des anciennes mines… 

Jeudi 12 février (12h00): Alain Rodet a tenu jeudi matin une conférence de presse suite au reportage diffusé hier soir sur France 3. Selon le maire de Limoges le reportage a été « monté de façon malhonnête ». L’élu a rappelé que l’eau de Limoges est régulièrement contrôlée…
Invité à réagir sur France 3 Limousin, le maire de Limoges a estimé que « ce qui a été fait hier soir c’est scandaleux, c’est innommable, c’est quasiment ignoble

Dans un communiqué, Cyril Cogneras, le secrétaire départemental de la Haute-Vienne des Verts, a tenu à remercier France 3 pour le reportage diffusé mercredi soir.
Les Jeunes Verts en Limousin rappelent que nous importons de l’uranium pour nos belles centrales, au détriment à présent des environnements et populations exploités ailleurs dans le monde notamment au Niger.

Personnellement, je pense que l’eau pose question oui : si les analyses disent qu’elle ne pose aucun problème (et elles sont visiblement nombreuses) , tant mieux et même heureusement

Mais… en sera t’il toujours ainsi ? ya t’il des risques ? c’est la question posée par les recommandations de la CRIIRAD,
D’ailleurs voici ci joint quelques communications de la CRIIRAD sur ce problème :

http://www.criirad.org/actualites/uraniumfrance/limousin/cpcogemaarevaplusgaranties.pdf

communiqué demandant une plus grande vigilance…
extraits :

Du 5 mai au 5 juin 2006 ont eu lieu 3 enquêtes publiques concernant les périmètres de protection
de trois des réserves en eau de la Ville de Limoges : les étangs de La Crouzille, Beaune et
Gouillet.
Selon les associations qui ont consulté le dossier, l’étude effectuée par le laboratoire de la
CRIIRAD au cours de l’année 2004, pour le compte du Service des Eaux de la Ville de Limoges, et
intitulée « Assistance technique sur la préparation de l’enquête publique concernant l’étang de la
Crouzille et l’étang du Gouillet », n’était pas jointe au dossier.

http://www.criirad.org/actualites/dossiers2005/limousin/lettrecriiradcommissaires.pdf
(la lettre aux commissaires enqueteurs concernant la préparation et le
déroulement des enquêtes publiques concernant les périmètres de protection de trois des réserves en
eau de la Ville de Limoges (Les étangs de La Crouzille, Beaune et Gouillet) qui ont commencé le 5

mai 2006 et se sont terminées le 5 juin 2006.
Textes qui reviennent tout particulièrement sur les recommandations suivies, et celles non suivies…

Sommes nous assez vigilants concernant les curetages (déplacement du problème en effet, surtout quand le sérieux de cette affaire apparait…)
Et si on s’éloigne du sujet de l’eau : quid de ces déchets… quid du nucléaire en limousin plus généralement…

Retour sur les recommandations de la CRIIRAD (extraits communiqué juillet 2006 ) :

La CRIIRAD a pu consulter la synthèse grand public du dossier Crouzille et a constaté qu’en fait ,
seules deux des recommandations formulées par son laboratoire (en 2004) sont effectivement explicitées
dans la note de synthèse :

· la demande de curage des sédiments de la retenue de la Crouzille et,
· l’amélioration de la protection du ru de Chabannes contre les écoulements contaminés en
provenance de l’ancienne mine d’uranium de la Borderie.


La prise en compte de ces 2 recommandations, grâce à la détermination et à l’appui de la ville de
Limoges, est un progrès notable par rapport au précédent projet, mais 4 recommandations
essentielles ont été omises :


· La limitation systématique des transferts de radionucléides à la source. En effet, les
stériles radioactifs de certaines verses restent non recouverts et les eaux de ruissellement
continuent à entrainer les radionucléides vers les cours d’eau.
· L’acheminement d’eaux réellement hors influence d’anciens sites miniers, vers les
retenues, ce qui impose de revoir la localisation des dérivations du ru Henriette et du ru des
Sagnes. En effet les points de dérivation proposés par COGEMA restent sous influence de
sources de contaminations radioactives situées plus en amont.
· La poursuite des recherches sur l’efficacité des systèmes de traitement par Wetland. Cette
méthode n’est pas éprouvée, son efficacité est limitée et sa fiabilité n’a pas été démontrée.
· La prise en compte de la nécessité de limiter au maximum les conséquences en aval des
retenues. En effet, la clef du dispositif de protection proposé par COGEMA consiste à rejeter ,
après traitement, les eaux soumises à des écoulements actifs en aval des retenues. Ceci
risque d’aggraver la contamination des milieux en aval.

La CRIIRAD a adressé un courrier aux 3 Commissaires Enquêteurs (voir ci joint également) , le 5 juillet 2006, afin de
dénoncer les insuffisances du dossier et de demander l’annulation de l’enquête publique et
l’organisation d’une nouvelle consultation garantissant que les élus et les populations concernées
puissent disposer d’une information complète sur les enjeux, les différentes solutions, et puissent
contraindre (COGEMA) AREVA NC à mettre en oeuvre les solutions les plus satisfaisantes
pour la protection de l’environnement sur le long terme.

L’association « Sources et Rivières du Limousin », et les associations CLADE et ADEPAL ont
confirmé leur soutien à cette demande d’annulation de l’enquête.
En attendant, les citoyens intéressés peuvent demander le rapport de la CRIIRAD à la Mairie de
Limoges.