Uranium en Limousin

Quand on parle du nucléaire selon si on est anti ou pro nucléaire on parle souvent des déchets, des risques d’accidents, de l’indépendance énergétique… Mais on oublie trop souvent que le premier maillon de la chaine du nucléaire, l’extraction du minerai d’uranium, est dangereusement polluant… Le Limousin subit encore les conséquences d’années d’extractions tout comme les « travailleurs » du nucléaire. Et partout dans le monde, l’extraction de ce minerai continue…

Extraits de A propos d’uranium : Les atomes du Limousin
Par Thierry Lamireau, auteur du film « Uranium en Limousin« , écoutez son interview au format MP3 (18 Mo).

Depuis l’après-guerre, le CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique) puis ensuite la COGEMA (Compagnie Générale des Matières Nucléaires) ont toujours eu un comportement de colonialiste dans les régions comme le LIMOUSIN. On promettait que toutes les Communes allaient s’enrichir grâce à l’exploitation minière de l’uranium ; c’est désormais le contraire qui se produit d’autant plus que l’industriel se désengage de plusieurs régions françaises

L’exploitation minière et les nouveaux projets de stockage de matières radioactives entraînent de nombreuses conséquences :
· Pollution des eaux, de l’air et des sols.
· Accroissement des cancers ; problèmes immunitaires et dermatologiques.
· Baisse du tourisme.
· Forte dévalorisation des produits agricoles (dont les produits dits « biologiques »).
· Chute des valeurs immobilières.
· Accentuation du désert économique.
· Bref, c’est la mort annoncée d’une belle région, celle de l’arbre et de l’eau.

Avant 1992, la COGEMA, la DRIRE LIMOUSIN (Direction Régionale de l’Industrie de la Recherche et de l’Environnement, dépendant du Préfet), les Préfets, la DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales), les élus disaient dans leurs communications officielles : « Il n’y a aucun déchet radioactif enfoui en LIMOUSIN ».
Dans sa lettre du 10 Juin 1998 le Directeur de l’ANDRA (Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs) m’indiquait : « Nous nous sommes rapprochés de la DRIRE LIMOUSIN, de l’OPRI (Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants) et des éventuels propriétaires sur la foi de vos informations. Un premier constat s’impose : les sites que vous définissez comme contenant des déchets clandestins sont d’anciennes mines d’uranium et ne constituent pas des sites de déchets radioactifs aujourd’hui !  »

On peut lire dans des documents de l’ANDRA (Inventaire National des Déchets Radioactifs) :
« Ce qui compte avant tout, c’est la façon dont les déchets sont gérés sur place et leur environnement surveillé. Ainsi, une source radioactive « oubliée » ou « perdue« , même de faible activité, est potentiellement plus dangereuse pour la Santé Publique qu’une usine où sont entreposés ou produits des déchets radioactifs sous surveillance. »

 

On peut rappeler le Principe de Précaution inscrit dans le Traité de MAASTRICHT et dans la Loi française :
« Face à une incertitude scientifique ou face à des risques de dommages graves ou irréversibles, il ne faut pas remettre à plus tard l’adoption de mesures visant à prévenir la dégradation de l’environnement ».

 

N’oublions pas le Radon (gaz radioactif) qui reste une « difficulté majeure de Santé Publique » (cf. rapport « Radon » de l’Organisation Mondiale de la Santé/1996) puisque les 3/4 des régions françaises sont concernées (cf. cartographie de l’institut de Protection et de Sûreté Nucléaire/1997).
Pour le compte de l’OMS et de l’IPSN, Madame Margot TIRMARCHE (épidémiologiste) indique une fourchette de 2000 à 7000 morts par an à cause du radon. D’autres épidémiologistes, considérant que l’on minimise volontairement les calculs, affirment que l’on pourrait aller jusqu’à 15000 décès. Depuis 1997 le radon est inscrit sur la liste des substances cancérigènes chez les humains par l’agence INTERNATIONALE DE RECHERCHE SUR LE CANCER (IARC volume 43).

Reconnaître le risque radon (cf. les rares interventions de l’État français) c’est avouer l’avoir caché.

Ces « responsables » refusent de protéger les populations : ils protègent avant tout le Nucléaire.