Petit tour de contributions

Je reviens un petit peu sur les contributions que l’on retrouve en ce moment sur Alphavert. Bien que je sois signataire de celle ci je pense qu’il y a du bon dans chacune des contributions et qu’il convient d’en débattre afin d’en préparer une synthèse efficace. Je pense également qu’il y a quelques oublis, quelques défauts, et qu’il conviendra de corriger le tir.

Premier oubli bien souvent : les régionales : toutes les contributions parlent beaucoup des européennes, mais peu voir pas du tout des régionales : en effet beaucoup attendait certainement de voir qu’elle serait les règles du jeu…

Deuxième défaut : les contributions s’affadissent : une volonté d’être le plus rassembleur amène les contributions habituellement les plus « passionnés » à être plus « soft » qu’en 2006. Elles finissent même par toute se ressembler.
Au final je ne suis pas certain que cela soit positif : en effet les débats sur nos « différences » sont très interessants pour enrichir nos propositions, discuter des multiples alternatives, …

Revenons maintenant sur la contribution que je soutiens :

Utopie et Réalisme, Pour une écologie de l’espoir solidaire et conviviale

(essentiellement présenté par Espoir en Actes, Cécile Duflot… , ex RDV…)

Quelques extraits :

Un certain masochisme Vert exhibe nos échecs pour vendre des potions miracles mais contradictoires. Ont ainsi été proposés depuis un an : une Fédération de la gauche et des primaires sous domination socialiste, un néo-centrisme entre le PS de S. Royal et le Modem de F. Bayrou, une refondation, une alliance de tous les anti-libéraux, de tous les « écologistes ». Point commun entre ces remèdes ? Aucun ne saurait satisfaire plus d’une petite partie du mouvement ; tous tueraient les Verts en abandonnant la spécificité du paradigme écologiste. Mais toujours bien vivants

L’avenir des Verts n’est pas de verdir le programme du Parti socialiste ou celui de l’extrême gauche. Il n’est pas non plus dans le repli identitaire. Les Verts doivent être au centre du rassemblement de tous ceux et toutes celles qui participent au combat pour la planète et pour un monde qu’on voudrait meilleur

Nous devons avoir comme objectif d’impulser le rassemblement durable des écologistes plutôt associatifs et de celles et ceux qui ont une inclination plus sociale : Nous avons besoin de cette force rassemblée pour entraîner la décroissance de notre empreinte écologique globale et pour imposer des logiques économiques contrecarrant la paupérisation d’une part sans cesse grandissante de la société. Des stricts environnementalistes aux altermondialistes, des défenseurs des droits de l’Homme aux acteurs de l’économie solidaire, de José Bové à ceux qui se reconnaissent dans le combat de Nicolas Hulot, se déploie un mouvement multiforme pour la planète où nos alliés potentiels sont nombreux pour agir sur le terrain et parfois par les urnes.

J’aime beaucoup cette notion de « multiforme » : c’est en effet ce « pot pourri » qui définit déjà bien les Verts. Il faut en faire une force et non plus une faiblesse ! Et pour cela mettre en avant la cohérence de nos propositions… Sans les affadir pour faire plaisir aux uns ou aux autres (ça a été aussi ça l’échec des collectifs de gauche de la gauche)

Pour créer des passerelles et trouver des alliés, nous devons repenser et organiser nos liens avec la mouvance écologiste.

Les Assises de l’écologie seront un premier pas vers ce rassemblement des différents courants de la mouvance de l’écologie. Elles n’auront de sens que si elles s’inscrivent dans un processus durable, indépendamment des échéances électorales. Toute grand-messe sans lendemain en signerait l’échec irrémédiable.

Les Verts ont eux la responsabilité de faire entendre un autre avenir possible, ils proposent la survie de la Terre, la diversité de la vie, des peuples comme des femmes et des hommes, le vivre ensemble, le temps pour vivre, le vivre autrement, le vivre mieux. Les Verts ne le proposent pas pour demain, ils n’attendent pas un hypothétique grand soir pour ouvrir les voies d’autres manières de vivre, d’agir et de faire de la politique, ils proposent de commencer de suite, là où ils gèrent, là où ils peuvent démocratiquement peser sur une décision dans l’utopie du quotidien.

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Retour sur les autres contributions, et quelques extraits interessants…

L’écologie unie

(essentiellement présenté par ECOLO, Yves Cochet…)

Quatre dimensions peuvent structurer l’espace en devenir des sociétés de sobriété : l’autosuffisance locale et régionale, la décentralisation géographique des pouvoirs, la relocalisation économique par la vérité des coûts environnementaux et sociaux, la coordination démocratique et les garanties vitales pour tous

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Face à l’urgence, réussissons l’union des écologistes

Contribution qui aurait pu apparaitre multitendance en vue des européennes mais où on retrouve beaucoup d’ex Audace voir ex Rassembler : Baupin, Mamère, Lipietz…
Texte à mettre en parallèle avec le texte de Guillaume Fillon Rassembler les écologistes, Changer les Verts !

Le travail que nous produisons, particulièrement au niveau local n’est pas connu, évalué, partagé, valorisé

(Il y a quelques temps que je réfléchis ou soumets mes réflexions sur ce point : une meilleure « médiatisation » sur ce que l’on fait partout en France concrètement serait utile et permettrait de mettre en valeur le travail des élus qui se retrouvent parfois un peu « seul » (pourquoi pas un site avec une carte des exemples de cas ? Chaque militant doit être capable de dire « là e tlà en France des Verts font ça et ça !)

Extrait du texte de Guillaume Fillon : Nous n’avons pas su parler avec la société, comprendre les peurs et les questions qui la traversent, admettre qu’elle attend des réponses pour l’avenir mais aussi pour le quotidien, pour le lendemain, pour la famille à élever, le budget à boucler, le travail à trouver ou préserver. Nos incompréhensions avec des mondes qui devraient politiquement nous rejoindre (les agriculteurs, les quartiers défavorisés..) montrent le chemin qui reste à parcourir.

Pensée qui me vient tout d’un coup :

Penser Local, Agir Global, Penser Global Agir Local MAIS AUSSI : Penser Avenir, Agir Quotidien, Penser Quotiden, Agir sur l’Avenir… Une autre dimension à mieux mettre en valeur et pratique ? Il ne s’agit pas de faire « réver » sur l’avenir mais aussi sur la résolution écologiste des problèmes quotidiens… (Manger, Se Loger, Se déplacer…)

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Nouvelle Donne Ecologiste

On y retrouve Franck Contat , Jean-Marc Pasquet… Certains blogueurs verts que j’ai pu suivre depuis quelques temps déjà… J’ai quelques soucis à qualifier cette contribution même si l’un des clés réside certainement dans cet extrait (la droite des Verts ? les « Voynetistes » ? voir des Pro Cohn Bendit ? ) 😉 :

L’autonomie politique des Verts peut s’exprimer dans les scrutins comportant une dose de proportionnelle. Cette autonomie doit porter ce qui fait notre distinction, mais doit aussi être couplée d’un appel sans équivoque à la constitution après le scrutin d’une coalition collective pour faire changer les choses : c’est le défi des élections européennes, dans une tendance actuelle où les sociétés nationales et les partis invitent au repli sur soi. Mais il est nécessaire de passer à une autre stratégie tant que seront maintenus les scrutins uninominaux à deux tours qui nous éliminent de la vie politique. Pour cela, il faut envisager au niveau national la constitution d’une coalition qui prépare en amont les élections législatives, sans fermer la porte au dialogue avec ceux-celles qui sont susceptibles de s’y inscrire.

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Construire, avec les Verts, une gauche de transformation écologique et sociale

On y retrouve surtout des proches de la gauche de la gauche. Bref plutôt des « proches » de Bové, des ex collectifs antilibéraux et soutenant l’appel récent de Politis. Toutefois on remarque parmi les signataires Martine Billard qui avait précédement signer Ecologie Populaire…

-  revendiquer l’autonomie politique des Verts, sans tenir compte des évolutions politiques et sociales récentes, tout en risquant de se refermer sur des réflexes identitaires.
-  se recentrer en privilégiant la constitution d’un arc écolo-centriste ou d’un pôle écologiste libéral.
-  se fondre dans un « parti de la gauche » dont nous constituerions l’aile écologiste ou
-  choisir de s’engager, avec d’autres, dans la constitution d’un pôle de transformation écologique et sociale. De nombreuses initiatives ont émergé ces dernières années, essayant de combler un vide et de jeter les bases d’un nouveau modèle de développement et de consommation soutenable, respectueux des équilibres écologiques. L’appel pour une « Alternative à gauche », lancé par Politis, fait partie de ces initiatives

(à titre personnel je ne suis pas pour cette 4 ème solution considérant que les Verts se « fondraient » sans être forcément au coeur de ce type de solution.
« Alternative à Gauche » et « NPA » seraient de plus en concurrence tout en étant à la gauche du PS, alors que le PCF et les Verts continueraient sans aucun doute leurs chemins… J’y reviendrai certainement dans un prochain article)

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« Ecologie populaire altermondialiste »‏

Contribution arrivant un peu tardivement elle regroupe plutôt les signataires de l’ex motion Ecologie Populaire et des membres de ZEP (dont je reparlerais certainement). Toutefois Bavay et Billard semblent s’être « échangé » leur « place » : en effet on remarque parmi les signataires Francine Bavay qui avait précédement signer la motion « Alter Ekolo ». Il faut tout de même noter que l’une comme l’autre sont signataires de l’appel de Politis (dont je reparlerai certainement aussi).

inaudibles, car engoncés dans leur positionnement de classes moyennes supérieures intellectuelles des centres-villes

(positionnement mais également parlant trop à ce « type d’électeur » alors qu’il est plutôt « acquis » )

Quatre dynamiques structurent le monde et les rapports sociaux : la crise écologique, la lutte des classes, la fracture néocoloniale et le patriarcat.

L’écologie populaire, c’est la réappropriation de la politique par celles et ceux qui en sont les plus éloignés

(j’aime assez ces idées, d’autant plus que cette année, contrairement à 2001 peut être, les banlieues ont très très peu voté pour nous. Nous n’arrivons toujours pas à leur parler, et à travailler avec eux, à les séduire… Toufefois je ne suis pas entièrement d’accord sur l’idée de classes considérant que nous devons travailler et parler avec Tous ! )

L’économie solidaire, décision de production collective, privée et/ou publique, représente un complément des services publics. Elle ne peut s’y substituer mais peut prendre l’initiative quand la volonté politique fait défaut.

Les idées écologistes se répandent dans la société : prise de conscience générale sur le dérèglement climatique, évolution du PCF au contact des députés Verts au sein du groupe GDR, nouvelle direction d’Attac anti-productiviste…

Cette prise de conscience préfigure un éco-syndicalisme qu’il nous revient de soutenir. 

A nous de devenir un parti suffisamment accueillant pour les imaginaires subversifs de tous les écologistes, même de ceux qui s’ignorent. Ce parti ne sera les Verts que si les Verts choisissent d’être le parti des victimes de l’environnement et non seulement les happy few de la nourriture bio et des maisons HQE.

(Oui même si rien n’empeche d’être également des « happy » également : il y a des problèmes, mais il y a aussi des solutions ! Et ces solutions doivent être « joyeuses » ! Ces solutions doivent nous faire réver ! Doivent faire marcher notre imaginaire : importance de l’urbanisme ? )

Il nous faut tirer les leçons des échecs symétriques des candidatures Voynet et Bové : ces deux visages de l’écologie, l’une plus institutionnelle l’autre plus mouvementiste, n’ont pas vocation à se faire concurrence mais à s’allier

Soyons capables de nous ouvrir que ce soit du côté de José Bové ou voire de Nicolas Hulot s’il se rapproche de nos positions

(Interessant de voir que pratiquement toutes les contributions semblent d’accord sur cette alliance allant de Bové à Hulot… )

A titre personnel, je trouve cette contribution plus interessante, plus complète et mieux écrite que la motion « Ecologie Populaire » présenté en 2006

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Contribution au débat post-municipales

Et enfin La Cave : Un positionnement plutôt trans-courant. Amateurs de vin bio ils proposent de soumettre des propositions à tout les courants, à tout le parti. Des réflexions que l’on peut retrouver sur leur site

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En 2006 mes motions préférés étaient « Espoir en Acte » , 02R, Audace et Urgence Ecolo (et celles que j’aimais le moins était Alter Ekolo et Ecologie Populaire)…
Cette année à l’heure des contributions (qui donnent une idée des futures motions) ce sont plutôt les contributions « Utopie et Réaliste » (Espoir en Actes) et « Ecologie Populaire et Altermondialiste » qui me séduisent le plus même si je reste très attentif aux autres contributions assez interessantes mais dont on détermine souvent mal « l’originalité » (à cause d’une volonté de rassemblement et des textes tournant beaucoup autour des Européennes)
En dernier lieu je remarque que si les contributions sont parfois moins « passionnés »(excepté « Ecologie Populaire et Altermondialiste ») elles sont également plus « modestes », moins « c’est moi le plus fort, c’est moi qui ait raison » , moins « rentre dedans » avec les autres contributions (on critique moins ses camarades).
Les mauvais résultats de Voynet (et de Bové) en 2007 y sont certainement pour quelquechose. C’est une preuve de maturité !