Nucléaire et climat

La communauté internationale devra dès aujourd’hui bâtir quatre centrales nucléaires par mois si elle souhaite que cette technologie joue un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique, affirme dans un rapport un cercle de réflexion britannique. Le nucléaire devant ce chiffre ne semble donc pas être la solution miracle que l’on souhaite nous servir pour lutter contre le changement climatique.

Selon Stéphane Lhomme, porte-parole de Sortir du nucléaire : A l’occasion de l’ouverture totale du marché de l’énergie, dimanche dernier, il est dit ou écrit un peu partout que l’électricité nucléaire est peu chère et que, de fait, la France ne peut que se réjouir d’avoir un imposant parc nucléaire. Il suffit pourtant de se pencher sur les données officielles pour constater que ces affirmations sont fantaisistes. Il faut d’abord constater que le prix de l’électricité en France n’est pas particulièrement bas. Dans l’Europe à 25, le tarif français est plus élevé que dans les pays suivants : Grèce, Estonie, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovénie, Tchéquie, Espagne et Grande-Bretagne (voir sur le site du ministère de l’Industrie, bilan publié en avril 2007).

Mais comme je l’avais déjà dis et comme le dit Stéphane Lhomme : il reste en effet à payer le démantèlement des installations nucléaires et le problème sans solution des déchets radioactifs. EDF prétend avoir budgétisé à cet effet quelques dizaines de milliards d’euros. A titre de comparaison, la Grande-Bretagne a estimé à 103 milliards d’euros le coût du démantèlement de ses installations… bien moins nombreuses que les nôtres. La facture pour la France va donc inévitablement atteindre le montant inouï de plusieurs centaines de milliards d’euros…

On a longtemps fait croire que le nucléaire était peu couteux hors cela n’est pas vrai.
A présent, grand nouveauté des nucléocrates, on cherche à faire croire que le nucléaire peut sauver le climat : ainsi sauver le climat n’a pas de prix, si l’ancien tour de passe passe ne marche plus concernant le coût réel du nucléaire, un petit nouveau tour de passe passe peut éventuellement marcher…

Mais il semblerait que la communauté internationale devra dès aujourd’hui bâtir quatre centrales nucléaires par mois si elle souhaite que cette technologie joue un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique, affirme dans un rapport un cercle de réflexion britannique.
4 centrales nucléaires par mois alors qu’actuellement l’atome couvre à peine 2% de la consommation mondiale d’énergie, une part infime et en déclin : la majorité des 435 réacteurs actuels vont fermer dans les vingt ans à venir, et ceux qui seront (hélas) construits ne feront que freiner ce processus.
Et alors qu’il faut savoir que le construction d’une centrale prend grosso modo 10 ans.

Non seulement c’est impossible d’un point de vue logistique, mais une telle entreprise aurait des conséquences graves pour la sécurité mondiale en raison du risque de prolifération des armes nucléaires, estime l’Oxford Research Group.

« Une renaissance mondiale du nucléaire n’est pas dans les moyens de l’industrie nucléaire et dépasserait totalement les capacités de l’Agence internationale de l’énergie atomique à surveiller les puissances nucléaires », peut-on lire dans le rapport.
L’industrie nucléaire civile de la France, pays qui tire 78% de son électricité de 59 réacteurs, n’a jamais atteint un tel rythme de construction.

Si le scénario énoncé plus haut était retenu, il faudrait 4.000 tonnes de plutonium en 2075 pour alimenter toutes les centrales, soit 20 fois plus qu’aujourd’hui. Le risque, pour les auteurs du rapport, serait grand qu’une quantité de plutonium parvienne dans les mains de personnes cherchant à élaborer une « bombe sale ». Sauver le climat ne serait plus le vrai problème…