Conclusions Pré JE et Congrès des Verts

Suite à ces reflexions sur le passé, sur l’écologie politique et les rapports des Verts avec la gauche, nous pouvons arriver à quelques conclusions afin de préparer les journées d’été et le Congrès. Les élections Européennes, les élections régionales, mais aussi les sénatoriales et pourquoi pas les Assises de l’Ecologie politique suivront également très rapidement…

Stratégies à écarter :

– Les presque fusion (grand parti de gauche , grand parti anticapitaliste , grand alliance coloré rouge-rose-vert-orange) sont à écarter.
Meilleur moyen de disparaitre : rien n’empeche de travailler avec les uns ou les autres.

– Nouveau Parti Vert : Mauvaise idée de croire à l’existence des “groupuscules écologies politiques” : Cap21 a rejoint le Modem, Génération Ecologie meurt, MEI n’existe presque plus et a fini par abandonner ses “non alliance” pour des alliances avec le centre…

Mais Syndicats et Associatifs (Ecologistes et proches) se politisent. Le Grenelle l’a montré. Leurs militants sont plus nombreux. Travailler avec eux, réfléchir avec eux est nécessaire.

Les quelques alliances avec le Modem sont un échec mais les Verts ont du se confronter à 2 cas de figure où ils se retrouvent tout de même associer avec eux : les alliances de second tour PS-Verts-Modem et les listes sans étiquette.

Les alliances avec la gauche de la gauche (altermondialistes notamment) sont plutôt des bonnes surprises (y compris en cas de 2nd tour). Du moins dans le cas où les Verts étaient en “position de force” et où la liste du PS penchait un peu trop vers le centre.

Les alliances gagnant gagnant avec le PS sont également de bonnes surprises dans le sens où les Verts obtiennent de nombreux conseillers et permettent à la gauche d’être victorieuse. Toutefois si ce gagnant gagnant a permis d’obtenir des élus verts, les réussites ne sont pas une obligation et le cas le plus notable reste celui de François De Rugy


Acquis :
Les Verts ne s’allieront pas avec la droite
L’électorat le comprend et le souhaite. Même les électeurs proches du centre et de la droite, pouvant voter Verts, ont fini par le comprendre.
Fin du Ni Ni.
Mais il faut se déterminer par rapport aux rapprochements Modem / PS
Le Centre et les Socialistes étant en phase de reformation il faut faire attention aux étiquettes : la droite du PS pouvant être à droite de la gauche du Modem…
Cap21 a un poids interessant au Modem : Le Centre s’écologise. Il traite de thèmes que les Verts ne traitent pas avec assez de force ou clarté (éthique, institutions, …)


Autonomie :
L’autonomie au premier tour mais aussi parfois au second tour. Une autonomie indispensable pour créer des rapports de force qui permettent ensuite de “contaminer de nos idées” les alliés éventuels. Autonomie qui demande de s’assumer comme Verts.
L’autonomie doit obliger nos éventuels partenaires à se définir vis à vis de nous, et non l’inverse.
L’autonomie peut aussi alors permettre d’aborder (plus tard) un rapport gagnant gagnant (alliance avec le PS ou d’autres forces de gauche) dans de meilleurs conditions.
L’autonomie permet également de ne pas disparaitre de la “scène médiatique” et évite qu’un autre parti écologiste se présente là où on peut être absent.

L’autonomie peut aussi être un moyen de faire pencher la balance vers nous. Delanoe a ainsi du choisir entre les Verts et le Modem : l’un ou l’autre. Se présenter en autonome peut donc aussi être un bon moyen pour obliger nos partenaires à prendre en compte nos propres stratégies. Le PS a pu d’ailleurs plutôt choisir les Verts en allié plutôt que le PC, le Modem…

D’autres partenaires à Gauche : le PS n’est pas le seul partenaire.
Attention aux étiquettes. Des élus et militants de partis moins proches (PRG, MRC, ADS…) peuvent être plus proches de nous de façon individuelle ou localement.
Les dissidents existent.
Certains préfèrent être partenaires avec nous (ou même avec le Modem) plutôt qu’être “mangé” par le PS. Un partenariat plus équitable pouvant exister.
Ce travail est nécessaire pour l’avenir de la gauche, pour permettre à ces partis de se moderniser, pour établir des nouveaux rapports (y compris de force) à gauche. De les “contaminer” de nos idées…

Le cas “Voynet” est assez symbolique puisqu’il cumule 3 “possibilités” : alliance avec d’autres composantes de gauche (dissidents notamment) , place des citoyens et associatifs, liste sans étiquette (elle n’avait pas l’étiquette des Verts) , autonomie assumée vis à vis d’une liste de gauche soutenu par le PCF et le PS.

Il conviendra donc de préciser ce qu’on peut entendre par “sans étiquette” , quel rapport nous souhaitons avoir avec les citoyens et associatifs pouvant par exemple intégrer une liste. Quelle place également donner aux “dissidents” mais aussi parfois à des “étiquetés à droite” qui décident pourtant de rejoindre une liste “sans étiquette” plutôt verte et à gauche. Nos camarades ont souvent manqué de “réponses toutes faites” ou du moins de “ligne”

Il est à noter que mine de rien l’écologie progresse avec ce premier maire vert dans une ville de plus de 100000 habitants
Sachant que en France les autres maires sont 26 PS , 1 Gauche Moderne (Bockel) , 11 UMP

Les rapports avec les associations et plus généralement les citoyens
Les Verts sont certainement le parti le plus ouvert aux autres partenaires (notamment les “petits partis” notamment régionalistes) et ) avoir pratiqué l’ouverture bien avant que cela soit à la mode…
Cette ouverture se pratique dans les faits en accordant par exemple sur les listes (municipales, régionales… européennes) une place à des “candidats non verts” mais aussi et surtout en les associant à l’élaboration du programme…
Il convient certainement de conforter nos bonnes habitudes :
accordons une vraie place aux citoyens non encartés, aux associatifs (…) établissons des nouveaux rapports, des nouveaux partenariats, des nouvelles pratiques…
Et communiquons : Oui nos listes sont Vertes mais surtout ouvertes ! Avec des simples citoyens, des associatifs, …
Profitons du succès “éphémère” de l’effet Bayrou (et de son soit disant rassemblement des “bonnes volontés”) : nous le faisions bien avant lui !
Profitons du succès des listes dites “sans étiquette” …
Etablissons et améliorons ces rapports non seulement lors des élections mais aussi tout le reste de l’année !
Il convient d’avoir une reflexion allant plus loin qu’un trio Bové-Hulot-Cohn Bendit en y raccrochant d’autres associatifs écolos (Alliance pour la Planète, Sortir du Nucléaire) , des syndicalistes (de tout genre : cgt, cfdt… confédération paysanne) … Mais aussi des simples citoyens…

Comme le dit très bien Julien Sage (maire adjoint à l’environnement à Nanterre) dans son excellente interview : Ce ne sont pas les cinq élus verts qui suffiront à infléchir toutes les politiques menées par la ville. Nous avons besoin des associations, de la participation des citoyens, et surtout d’un peu de temps pour convaincre les réticents

Et comme il le dit aussi : l’écologie n’est pas un problème, l’écologie apporte des solutions !
(C’est certainement là où nous avons encore du travail notamment auprès des quartiers populaires)

En parlant de “quartiers populaires” :
à de rares exceptions nous faisons de mauvais scores dans les quartiers populaires (contrairement à d’autres fois) . Nous regressons et nous devons nous interroger.
Alors que nous avons des solutions : notamment pour éviter le choix entre “Manger ou se chauffer” , nous n’avons pas su communiquer.

Soit nous proposons les mêmes solutions que nos camarades de gauche (à quoi bon nous choisir ?) soit nous communiquons mal.
De plus nous ne sommes face à des problèmes médiatiques où l’écologie est présenté comme un problème (où seuls les riches peuvent trouver des solutions) . Nous devons d’ailleurs tenter “d’éduquer” nos éventuels amis de gauche pour qu’ils arretent ce cercle vicieux où la consommation est le centre de tout (on le voit avec le pétrole par exemple et d’autres affiches sur la “vie trop cher”) …
Si nous ne devons pas céder à la tentation de vouloir faire “toujours plus à gauche” pour “concurrencer nos camarades de gauche” (oubliant nos propres thématiques notamment sur la critique de la consommation…) nous devons mieux communiquer, proposer des solutions et montrer que l’écologie n’est pas que l’affaire des plus riches.

Plus généralement nous devons nous appuyer sur l’originalité de nos solutions. Travailler avec les syndicats. Avec les “travailleurs” (sécurité, santé…) . Avec les “chomeurs” (emplois durables…) .

Et peut être nous concentrer  sur l’urbanisme et le logement ?  (cf Article sur Jeudi Noir…)

Des nouveaux rapports avec les écologistes du monde :
Lors du camp d’hiver de la FYEG
une soixantaine de jeunes écologistes se sont rassemblés à Nantes pendant plusieurs jours.
Souvent les Verts sont la 3ème force. Se situant souvent comme alternative aux socialistes (pour les électeurs de gauche comme du centre).
Ou comme en Autriche ils sont actuellement la principale force d’opposition au gouvernement unissant socialistes et conservateur


Verts et Jeunes
La Vague Verte revient un instant sur le “vote étudiant” en prenant le cas des élections en Bavière mais aussi ailleurs dans le monde et notamment les villes universitaires. Cette constatation en Europe pourrait également se faire avec le parti vert américain (qui selon des sondages arriverait souvent premier dans les universités devant démocrate et conservateur)


Il y a plus de 36000 communes
11 communes accueillent plus de 200000 habitants : il s’agit de Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Nantes, Strasbourg, Montpellier, Bordeaux, Lille, Rennes soit un peu plus de 5.5 millions d’habitants.
Partant de ces constats, il serait étonnant de ne pas trouver au moins 1 sympathisant Vert, un écolo, un jeune écolo, bref un potentiel militant dans un peu plus de 36000 communes.
Qui sont ces électeurs qui ont été de 500000 à 1.5 millions ces dernières années ?
Ne peut on pas trouver au minimum un futur jeune vert (ou un vert) dans chaque commune ? Et bien plus dans les 11 communes les plus peuplés ?