C’est quoi un Multirécidiviste ?

Alors que la fin des vacances est occupée par la nouvelle affaire du moment, Francis Evrard le Pédophile au Viagra et sa dernière victime le Petit Enis on s’interrogea sur la surutilisation d’un mot : Evrard est un Multirécidiviste. Un récidiviste je vois, mais un multirécidiviste kézako ?
Au passage même si je n’en chierai par un canon je commence à sérieusement être agacé par ce désir de sensationnel : aussi bien du côté des journalistes que du côté politiques.

Cette affaire si elle est odieuse, dramatique, … elle est surtout Privée ! Elle concerne la justice, la victime et son agresseur. Le crime est bien assez affreux comme ça. Pourquoi ce désir d’en faire plus ? De faire des scoops ? D’en faire une affaire politique ? D’autres faits qui eux concernent bien plus la société toute entière restent occultés (ogm, sans papier, prélèvements et fichages ADN…) : encore un fait divers ignoble qui servira pour masquer d’autres actualités… Même si je serai toutefois modéré : en effet ce genre de malade n’a rien à faire dans une prison, sa place était dans un hôpital. Et ce que nous faisons de nos prisons, ça oui cela nous concerne, ça d’accord…

Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos multirécidivistes… Et je reprendrai les réflexions d’un forum

A priori ça devrait-être quelqu’un qui récidive plusieurs fois (au moins deux fois pour que le préfixe « multi » ait un sens). Mais comment multirécidiver, puisque dès lors qu’on recommence on est toujours un récidiviste ?
Quelqu’un qui recommence une fois, deux fois, dix fois est toujours un récidiviste.
Autrement dit, pour pouvoir récidiver plusieurs fois, il faudrait que la notion de récidive s’arrête au bout d’un certain nombre de délits.

Si on décide que la récidive s’arrête après le deuxième délit, le troisième délit n’est donc plus considéré comme une récidive.

Mais alors il ne peut pas y avoir multirécidive pour trois délits puisqu’il y a eu une récidive et un nouvel acte isolé ce qui ne fait pas deux récidives.

Oui mais à partir du quatrième délit, nous tenons enfin notre multirécidiviste : deux récidives qui se suivent, on a donc bien une multirécidive !

Pas si simple, car un bon avocat de la défense plaidera que quatre délits c’est trois délits (pour lesquels l’accusé ne peut pas être considéré comme un récidiviste) plus un délit isolé.
Donc quatre délits ce n’est pas une multirécidive !
et ce n’est pas non plus une récidive puisqu’on est au delà de deux délits.

Une démonstration récurrente élémentaire prouve que cette notion de multirécidive aboutit au fait qu’au delà de deux délits il ne peut plus y avoir de récidive, donc à fortiori de multirécidive.

Qui l’eut cru, en espérant que vous avez suivi le fil de la réflexion.