Contaminer la gauche de nos idées ?

Alors que j’étais plutôt « contre » la constitution du groupe GDR (regroupant Communistes et Verts à l’assemblée nationale) je suis obligé de constater que tout n’a pas été négatif depuis 2007. Et bien que peu favorable à l’appel de Politis (ou d’autres appels du même type) je considère que les Verts doivent en effet « contaminer » leurs alliés de leurs idées et pour cela il est parfois nécessaire de travailler avec des alliés à priori « moins proches ». Extraits de l’interview de Martine Billard par le Journal ZEP :

« Alain Bocquet, président communiste du groupe sortant, disait que les Verts pouvaient se « rallier à eux ». On lui a expliqué que c’était d’égal à égal, sur le mode du tourniquet. »

« Pour les motions de procédure, il y a accord, avec souvent un duo Cochet-Chassaigne par exemple lors des débats sur les OGM. »

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Envie d'enthousiasme

Besset (proche de Hulot et membre d’Europe Ecologie) s’adresse à Nathalie Kosciusko-Morizet: vous fixez toujours, Madame, l’augmentation de la croissance – fut elle mâtinée de vert – comme objectif central. C’est toujours cette abstraction comptable qui vous obsède alors qu’on sait aujourd’hui qu’elle débouche sur… la récession. Comment alors, dans cet esprit, l’écologie et son projet de civilisation deviendraient-ils autre chose qu’une pelletée de charbon d’appoint pour la locomotive, un truc sympa pour seulement relancer la machine économique ? Nous, c’est l’inverse. Nous voulons changer la locomotive et faire en sorte que la mécanique économique s’y adapte. Pas pour tuer celle-ci car l’économie reste un mode incontournable d’administration des richesses et des activités entre les hommes. Mais en la mettant en quelque sorte sous tutelle. La tutelle des hommes et de la nature

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Mamère, Cochet et autre Europe Ecologie

Après Yves Cochet et Sergio Coronado, c’est Noel Mamère qui était de passage à Limoges. Invité à un débat sur l’avenir de la gauche pour l’anniversaire de l’ADS (communistes dissidents locaux) , il participait avant cela à une conférence de presse avec des élus verts locaux (vidéo qui suit. L’occasion pour moi de revenir également sur un discours (qualifié d’historique par certains) de Yves Cochet. L’occasion aussi de présenter Europe Ecologie (rassemblement des écologistes pour les Européennes) même si nous reviendrons plus en détail…
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Motions chez Les Verts

Les choses se précisent donc avec plusieurs motions… Cedric (qui lui a signé « RECV ») propose une petite analyse de ces motions, et comme il le remarque habilement : La dispersion ou l’éclatement de certains courants donne des choses amusantes: on retrouve certaines expressions ou formulations dans 2 textes différents… Certaines propositions font l’unanimité (création d’une fondation ou d’un think tank) ou presque: le dépassement des Verts dans la foulée du rassemblement…

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Vendez tout, achetez du pétrole

Panique sur les marchés, une fois de plus nouveau krach en ce moment même sur les marchés mondiaux : moins 9% à l’ouverture à Paris, moins 5 à 10% à Londres, Francfort… Après un lundi noir, puis un mercredi et jeudi noir, c’est un vendredi noir qui commence. Et pourtant, malgré la mondialisation, malgré l’information (et la désinformation ?) on peut s’étonner du « calme » relatif de tout un chacun. Personne ou presque ne semble frapper à la porte de sa banque pour retirer ses économies… Jusqu’à quand ? Pourquoi faire Vendre tout pour acheter une « valeur sure » : le pétrole ? (qui continuera à grimper : le calme relatif du prix du baril est d’ailleurs inquiétant : chacun fait ses réserves…) Je nous vois déjà payer en « verre de pétrole »…

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On ne peut pas avancer vers l'avenir, le dos tourné vers le passé

C’est avec ces mots que s’est adressé Alain Rodet (PS) maire de Limoges à Cyril Cognéras (Verts) suite à l’expression de ses doutes concernant la ligne LGV Poitiers Limoges. Justement quand on fait face à l’avenir, le passé est dans le dos… mais passons… Pendant l’intervention de Cyril les défenseurs de la ligne LGV lancèrent un impressionnant tir de barrages malgré les propos modérés de l’élu Vert : on le coupe, le brocarde, tout est bon pour polluer son intervention… Voici ici quelques arguments pour compléter :

Le TGV contre les territoires : l’exemple limougeaud
Historique :
On en parle depuis 90
A l’époque un projet était de relier Poitiers à Limoges : la droite le rejeta !
On abandonna ce projet pour le POLT, son fameux pendulaire…
Dossier pret, financement… et là patatra : en 2003 Raffarin abandonne le projet (soit disant trop cher, pas rentable…)
Et on nous ressort le Poitiers Limoges, qui sera pourtant plus cher et moins rentable…
Dans quelques années, quand on aura fini le dossier, engagé des financements, … Allons nous une fois de plus abandonner le projet ? Et pourquoi pas revenir au POLT ?

Le gouvernement, suite à un rapport du Conseil Général des Ponts et Chaussées et de l’Inspection Générale des Finances sur les grands projets d’infrastructures de transport (4 mars 2003)1, a rejeté le projet de TGV pendulaire POLT, d’un coût de 264 millions d’euros, au prétexte que le taux de rentabilité socio-économique de celui-ci était trop faible (de l’ordre de 2,8 %).
Subséquemment, il a proposé un projet de LGV passant par Poitiers, d’un coût annoncé de 1,5 milliard d’euros. Il est donc permis de s’interroger sur le taux de rentabilité d’un projet 5 fois plus cher et qui n’irrigue en grande vitesse qu’un parcours supplémentaire de 125 à 160 km.

Quelle serait la réponse des Limousins si on leur demandait de choisir d’aller à Paris en 2h par Poitiers dans 20 ans ou en 2h30 par Orléans dans 2 ans pour 4 fois moins cher ?

Mais on préfère une fois de plus dépenser notre argent dans un projet qui ne se fera jamais ? Tout le monde le sait : d’ailleurs nous ne conditionnons même pas notre participation au financement de la lgv sud europe Atlantique…
Tout était bouclé pour le POLT… nous n’en verrons jamais la couleur malgré l’argent dépensé ? et là pour la LGV Limoges Poitiers se sera la même chose ?
Pire encore la LGV sera peut être construite et au bout de quelques mois plus aucun TGV n’y circulera : la SCNF devenu privé considérant le Limousin comme peu rentable pour son cher TGV…

Belle avenir en effet que des trains circulant (pour ceux qui auront les moyens de se payer le billet) uniquement de métropole en métropole pendant que le reste est dans un état désastreux et que les TER  et Fret vont être logiquement abandonnés

un débat public a eu lieu. Mais si j’en crois les comptes rendus, nombreuses sont les critiques voir les oppositions : d’associations écologiques, de syndicats, de simples citoyens et usagers des services publics.
Seront elles pris en compte ? A voir le projet avancer j’en doute…

Le POLT était financé, bouclé (…) et coutait 5 fois moins que cette future ligne desservant seulement Poitiers et Limoges
Il n’y avait pas besoin d’attendre 2020 voir 2030 : un abandon unilatéral et anti démocratique !

On nous ballade depuis bien trop longtemps !!

Faut il rappeler le prix d’un billet TGV ? La priorité semble être aux transports à grandes vitesses des plus aisés entre les métropoles… Le nombre de voyageurs Limoges Paris est déjà bien maigre, peut on croire qu’il sera plus important avec le TGV ? Et cette ligne n’est elle pas (comme ligne La Rochelle Poitiers) un moyen de remplir (et « rentabiliser) la ligne Poitiers Paris…

L’ouverture du Limousin vers la façade atlantique est nécessaire (tout comme la transversalité Est Ouest Bordeaux Lyon) et doit s’inscrire dans une vraie complémentarité. Or, on ne nous propose qu’une variante de la verticalité Paris-province : concurrence entre les Lignes Paris Orléans Toulouse et Paris Poitiers Bordeaux… pendant que dans le même temps des lignes Nantes Poitiers, Bordeaux Lyon (passant par Limoges) ont été abandonné…

Vélib et autre vélorution

Extrait du communiqué des Jeunes Verts : La semaine de la mobilité du 16 au 22 Septembre est traditionnellement clôturée par la journée sans voiture depuis bientôt dix ans. Afin de s’assurer enfin un succès populaire, il conviendrait certainement de faire de cette « journée sans voiture » une vraie fête du partage de l’espace urbain en concertation avec les villes et tout les usagers. Une fête à l’image de la fête de la musique, les citoyens reprenant possession des rues et la libérant des voitures, sans quoi nous vivrons très rapidement des « journées sans pétrole » avec la gueule de bois…

Réflexions et extraits de réflexions sur une autre mobilité, la vélorution, le vélib…

D’autant plus que samedi prochain : Vélorution à Limoges !
Le point de rendez-vous est fixé Place Carnot à 14h30. En espérant vous y retrouvé nombreuses et nombreux pour clore dans le plus bel immobilisme automobile la semaine de la mobilité !

Là où se gare une seule voiture, on peut ranger dix-huit vélos, et l’espace qu’il faut pour faire passer une voiture livre passage à trente vélos. Pour faire franchir un pont à 40 000 personnes en une heure, il faut deux voies d’une certaine largeur si l’on utilise des trains, quatre si l’on utilise des autobus, douze pour des voitures, et une seule si tous traversent à bicyclette.

Le vélo est le seul véhicule qui conduise l’homme de porte à porte, à n’importe quelle heure, et par l’itinéraire de son choix. Le cycliste peut atteindre de nouveaux endroits sans que son vélo désorganise un espace qui pourrait mieux servir à la vie.

un véhicule est aujourd’hui utilisé par 1,2 personne par jour pour des déplacements courts, et dans 27 % des cas pour moins de 3 km”. Et pire encore, quece symbole de la mobilité individuelle est immobile 92 % de son temps

A partir des années 60, Amsterdam va être au centre d’une révolution ou évolution culturelle qui va s’étendre sur presque 20 ans.
Les Provos, groupe d’anarchistes, mettent en pratique de nouvelles formes d’agitations. Ils proposent rapidement des solutions pratiques à des problèmes concrets en multipliant les initiatives.

A partir de l’été 1965, ils se réunissent sur la place du Spui pour lancer une action. Pour protester contre la pollution et les automobiles, ils mettent en circulation de nombreux vélos peints en blancs mis gracieusement à la disposition de tous, libres de toute taxe, à travers la cité. Mais ils seront confisqués par la police et le vol et le vandalisme anéantiront en quelques mois l’initiative. Malgré tout, cette action ludique mit les pouvoirs publics dans l’embarras et joua un rôle catalyseur pour qu’une meilleure place soit faite à la bicyclette dans l’avenir.

Depuis quelques années déja, Amsterdam a ressuscité ce concept mettant à la disposition du public des vélos blancs pour circuler en ville, mais cette fois-ci garantis contre le vol grace au système de stations. 

 

 

 

 

Transports : où allons-nous ?

Le programme transports des Verts

Dans cette brochure, les Verts vous proposent de comprendre pourquoi un développement durablement soutenable, ce n’est pas forcément l’augmentation du PIB et une croissance économique forcenée… plus de routes et plus de voitures ! Mais que cela passe bien par une maîtrise intelligente des transports, des modes de production, de l’urbanisation, bref, un nouveau mode de vie et de pensée : par une vision écologique des déplacements.

Télécharger cette brochure (Les Verts.- Transports : où allons-nous.- Paris : Les Verts, 2004.- 108 p., ill. – pdf, 1,3 Mo)

 

Rassembler l'écologie

Historique ? Ce week end était adopté à l’unanimité du CNIR (parlement) des Verts un texte pour rassembler l’écologie. De Bové à Hulot en passant par les Verts autour d’un socle commun : urgence de l’environnement, urgence de solidarité, urgence démocratique et culturelle. Cela est passé un peu plus inaperçu, mais Nicolas Hulot était à « la Fête de l’Humanité » revenant sur la fin du capitalisme mais également la fin du nucléaire. Vous trouverez ici le texte de la motion ainsi que l’intervention de Dany Cohn Bendit. Dany était également invité au grand jury RTL dimanche soir, vous pouvez écouter l’émission ici.

Bons points à Dany :

– Unis dans la diversité : la devise de l’Europe doit être celle de l’Ecologie. Un Socle Commun mais aussi une diversité qui nous représente.

– Dany est candidat à la candidature pour l’une des têtes de liste en IDF : il veut donc être soit premier soit deuxième. Cécile Duflot avec humour remarque  » il y aura donc 2 femmes élus puisque l’on aura 3 élus en IDF »

– Dany revient sur nos Oui et Non au TCE, et la possibilité de travailler ensemble autour d’un projet commun
(on remarque la grand insistance des journalistes du grand Jury RTL pour mettre en difficulté Dany sur le TCE et le TME : je le trouve d’ailleurs personnellement un peu maladroit…)

Je ne sais pas si Dany ou un proche lit ce blog, ou si nous sommes sur la même longueur d’onde, mais j’avais soumis ces idées il y a quelques jours et semaines ici même. Je suis donc satisfait de l’entendre dans la bouche de Dany.

Mauvais point ? :

Dany semble poursuivre sa « position de force » dans les médias. Donnant parfois malheureusement l’impression que ce sont « ses listes » et qu’il en décide la composition. Il lance des noms : Eva Joly notamment… (Apparement il fait plus que lancer : il confirme à la radio !! D’un coté j’aime bien qu’il fasse ainsi la nique au Modem… mais de de l’autre, bien plus important j’ai l’impression qu’il oublie les consignes de ses camarades verts et là j’enrage !!!)
Une manière de garder une présence dans les médias ? Une manière de « tester des noms » et voir comment ils vont rebondir dans les médias mais aussi auprès des militants et citoyens ?
Je n’aime pas trop cette « position de force » qui pourrait laisser entendre que Dany a fait une OPA sur les Verts (tout les médias sont relativement positifs toutefois mais Le Figare titre « OPA »)
Toutefois j’ai envi, enthousiasme du moment, d’être indulgent et de tester la stratégie : Oui Dany lance des noms… Oui on a l’impression qu’il ne nous demande pas notre avis… Oui cela me fait chier… Mais peut être est ce aussi un moyen d’assurer une présence dans les médias, d’utiliser une stratégie de communication enthousiaste : en lançant des noms, en répétant qu’il a des contacts, en laissant entendre que des personnalités (qui ? vive les bruits, les rumeurs…) veulent nous rejoindre, en disant « vous allez être surpris » peut être est ce aussi un moyen de tenir en haleine les médias, et de faire prendre la sauce…

(Pourtant malgré mon indulgence, je reste très tenace dans ma prudence : il faut cadrer tout ça, il faut rappeler Dany à l’ordre sinon c’est le bordel et c’est le meilleur moyen de décourager les militants…)

Cela est passé un peu plus inaperçu, mais Nicolas Hulot était à « la fête de l’humanité » : Nicolas Hulot a tonné dimanche après-midi contre le capitalisme : «Le capitalisme est obsolète, car les ressources de notre monde sont limitées.»

Nicolas-Hulot a aussi vivement critiqué la dépendance de la France à l’énergie nucléaire : «La grande erreur de la France, c’est d’avoir tout misé sur le nucléaire. Pour notre électricité, nous avons une solide dépendance au nucléaire. La gestion des déchets suppose un pari sur l’avenir inacceptable. Sortir du nucléaire est un objectif. J’espère qu’on aura le choix entre autre chose que la peste – le charbon et les énergies fossiles – et le choléra – le nucléaire

Le représentant de la CGT présent à la tribune a eu beau plaider pour un renouvellement du parc nucléaire hexagonal, les propos de Nicolas Hulot furent vivement applaudis par la salle.

Un nouveau pas ? Là encore ?

Quelque chose est en train de passer… Oui… Moi qui suis abonné aux listes Alphavert (listes discu internet des verts) je le ressens, depuis les journées d’été voir quelques semaines avant : il y a bien entendu les habituelles petites engueulades, mais il y a aussi et surtout une intelligence collective qui se « remet » en place : la décroissance fut dans l’actualité, tout comme d’autres sujets… Cela s’en ressent aussi dans l’écriture de la Motion de ce week end…
Cela se ressentira lors des prochains mois…

Mieux, les médias semblent attentifs, friands, parfois même interessés et interessants, je vous invite à lire la chronique de Thomas Legrand sur France Inter  :

extraits : Il se passe en ce moment chez les verts exactement l’inverse de ce qui se passe au PS et, il faut bien l’avouer, exactement l’inverse de ce qui se passe d’habitude chez les verts depuis des années

Ce ne serait qu’une affiche étoilée de plus s’il n’y avait pas en même temps l’amorce d’une réflexion de fond.

L’idée c’est que la croissance, qui a longtemps permis l’enrichissement et la répartition est maintenant plus un problème qu’une solution, surtout qu’elle se heurtera bientôt à la raréfaction des matières fossiles. Alors c’est vrai que ce concept séduit plus facilement des électeurs de gauche que de droite puisqu’il implique une certaine régulation par l’Etat. Mais, en même temps, il parait incompatible avec le programme des socialistes qui se donne toujours comme but la redistribution de richesses produites dans le cadre du marché et d’une croissance maximum. Bref, nous sommes à la veille, à gauche d’un débat de fond qui n’a eu d’équivalent que celui entre communistes et sociaux démocrates après guerre.

Les Verts servent ils encore à quelquechose ?

C’est la question posée à Cécile Duflot dans l’interview de Médiapart . Elle y répond formidablement bien tout revenant sur d’autres questions. Autres actualités : une semaine prochaine chargée (cf Agenda des Jeunes Verts ou encore celui de Cyril Cognéras) : semaine de la mobilité, débats avec Yves Cochet (fin du pétrole) , Sergio Coronado (Ingrid, la Colombie…) , le salon éco citoyens…
Actualité également, toujours sur médiapart : Pour la première fois, en ce mois de septembre 2008, il est devenu possible de naviguer en eau libre tout autour du pôle Nord…
Petit scoop encore : les adhésions en ligne chez les Jeunes Verts se multiplient 🙂 , mais chut… effet Bové-Hulot-Cohn Bendit ? énergie de la nouvelle équipe ? hasard ? entrisme ? :p

Retour sur l’interview de Cécile Duflot , extraits choisis :

Sur le Grenelle :
Mais la traduction concrète des discussions, ce sont surtout des reniements. Sur les OGM, mais aussi sur la question du fret ou des transports. Les conclusions pouvaient déjà paraître édulcorées à certains. Depuis qu’elles ont été passées à la moulinette des lobbies et des administrations, il y a unedéprime post-Grenelle…

Sur un retour au ni gauche ni droite :
Aujourd’hui, tout le monde, Nicolas Hulot compris, a conscience que la question environnementale n’est pas dissociable de la question sociale. L’écologie politique est une pensée différente, en rupture avec le libéralisme mais aussi avec le productivisme. Les solutions écologistes sont en dehors des vieilles grilles de lecture politiques.
Elles sont incompatibles avec le libéralisme de droite et aussi le libéralisme de gauche, qui ressemble souvent à celui de droite. Mais les écologistes ne peuvent passer d’alliances qu’à gauche car ils sont en accord avec l’héritage de la gauche, en termes d’égalité des droits et de justice sociale. L’écologie politique, c’est la régulation et la prévision à long terme.

Sur le travail avec les associatifs :
Il y a une logique de partage. Les Verts ont un engagement qu’on ne peut leur contester. Mais l’engagement associatif est tout aussi important. Cette rencontre de deux manières de faire de la politique doit permettre de faire sens pour convaincre de la nécessité d’une radicalité écologique au niveau européen.

Sur le PS :
-Ce qui nous intéresse, c’est comment faire changer en profondeur notre modèle de développement. Cette question, elle se pose d’abord à nos partenaires. Même si François Hollande a eu un discours intéressant à notre université d’été, la route est encore longue sur nombre de questions (temps de travail, transports, agriculture, énergie). Et si on ne prend pas le temps de discuter en détail de ce qui nous rapproche et de pointer nos désaccords, les alliances de bric et de broc réalisées à la dernière minute n’aboutiront à rien. A défaut d’accéder tout de suite au pouvoir, nous voulons peser le plus possible sur l’évolution de notre pays. Ce qui est tout à fait compatible avec notre démarche européenne

On a trop connu les divisions internes chez les Verts pour donner de quelconques leçons sur le débat démocratique au PS. Ce que j’espère, c’est que la discussion va continuer avec les socialistes, et pour cela il faut être deux. Mais ce que j’espère vraiment de leur part, c’est qu’ils tirent enfin les leçons du 21 avril et essaient de comprendre les raisons de l’abstention. Un couvercle a alors été mis sur la recherche de ses causes et il n’a pas été levé depuis.

Sur les dernières municipales :
Il y a sept ans, les Verts ont fait de très bons scores. Peut-être qu’à Roubaix, Grenoble et Montpellier, les Verts gagneront dans six ans…
En tout cas, dans toutes ces municipalités, la ligne est la même pour tous les candidats, ce qui n’est pas le cas du PS, qui a préféré se rallier au Modem voire à la droite.
Si les Verts sont cohérents, les socialistes ont à se mettre d’accord sur leurs alliances et leur choix politique. Quand on voit les scores, on voit que les électeurs se sont bien rendu compte de ce qui se passait.

Sur le futur congrès :
Mon état d’esprit est très ouvert. L’idée est de se mettre d’accord sur une plate-forme qui dégagerait un compromis commun nous permettant de travailler sereinement, notamment pendant les prochaines européennes. J’espère que tous les militants seront dans ce même état d’esprit. Pour apaiser les choses, il faut que quelqu’un fasse le premier pas. Et c’est ce que j’ai fait. Nos nouveaux statuts permettront de toute façon d’intégrer à la direction toutes les sensibilités.

Je ne pense pas être géniale ni la meilleure Secrétaire Nationale des Verts de tous les temps mais je pense qu’un message de continuité et de stabilité serait une bonne chose au moment où on essaie de réunir toutes les composantes de l’écologie politique. Cela ne signifie pas l’unanimisme forcé, il doit y avoir des débats politiques. Mais ils peuvent avoir lieu sans « guéguerre » intestine et petites phrases agressives.